Le Cogitoscope
Espace discursif de philosophie pratique
Episode 4 : Un homme mon fils
Conception, écriture et jeu : Vincent Coppey et Jean-Louis Johannides
Cie Fatum en collaboration avec la Cie En déroute
Nous avons imaginé que Nietzsche s’était promené sur le littoral méditerranéen, sur une plage d’Italie ou de Grèce. Que sa théorie de l’oublie aurait pu naitre dans cet environnement. Par conséquent, le dernier volet du feuilleton philosophique est implanté sur une plage. Des cartons arrivent de la mer et s’échouent. Autant d’éléments d’un héritage que le duo d’acteur reçoit: celui de leur père respectif. Cette tentative de prise en charge de l’héritage est inaugurée par l’ouverture de Tannhauser . Elle se poursuit dans une traversée souvent silencieuse, où l’alcool, la lenteur, la danse, le déguisement aident à éprouver l’homme nouveau que chacun des chercheurs enquêteur pourrait devenir. Avec ce dernier épisode, ce cycle se ferme sur une note à la fois intime et universelle. Nous abordons ici les questions de la filiation, de l’héritage, mais aussi du « déshéritage »: la loyauté à l’égard de nos pères doit-elle être satisfaite? Nos promesses doivent elles absolument être tenues?
Plage Vide
JL – Tu peux m’aider là V – […] JL – viens chercher ce que tu cherches V – J’ai rien à chercher JL – Si tu ne cherches pas, tu ne vas rien trouver V – J’ai rien à trouver de mon père. J’ai toujours eu l’impression qu’il ne m’avait rien laissé, très peu de chose. Qu’est-ce que je peux dire de lui ? Très peu de choses. JL – Tu vas bien trouver quelque chose… il n’y en a pas assez de ces cartons, de cette paperasse…? V – … C’est comme une plage vide… du sable, à perte de vue. Et il danse sur le sable. Ça oui. Il danse sur le sable. On m’a toujours dit qu’il dansait très bien. Que quand il dansait, cette gêne s’évaporait. Qu’il pouvait aborder n’importe qui. Ma mère Enfin, ma future mère. Un soir de bal A carnaval